lundi 14 octobre 2013

Ookah on Ice, ou l'incompréhension du sport

Il y a des mystères dans la vie. Le plus gros mystère de ma vie, actuellement, c'est que je fais du patinage artistique. Du patinage. ARTISTIQUE. Sur de la glace. De façon volontaire.

Il faut savoir que moi et le sport, ça fait deux. Voire même trois. Tu sais, au collège, quand en cours d'EPS on fait les groupes, et que quelqu'un est asthmatique et personne n'en veut dans son équipe ? Ben ce quelqu'un était forcément choisi avant moi. Et je n'en voulais même pas aux autres, après tout, même moi je n'aurais pas voulu de moi dans mon équipe. Je n'ai aucune coordination, aucun souffle, aucune force physique, aucune aptitude physique quelconque. Et en plus, je n'aime pas ça. Les sports d'équipe, c'est mon pire cauchemar (antisocial, tu perds ton sang-froid et tu fais tomber le ballon). Les sports individuels, je trouve ça hyper rasoir. Genre la course à pieds. J'admire, hein, j'ai plein de potes qui courrent, comme ça, pour le kif, le samedi matin, dans des parcs ou dans la rue. Comment font-ils ? Quel est leur secret ? Moi au bout de trois enjambées, j'ai le pantalon qui gratte, un point de côté, et la respiration de Dark Vador (et je t'arrête tout de suite, médecin du sport, c'était déjà le cas AVANT que je me mettes à fumer. C'est comme ça, c'est tout).

Tu te demandes donc comment j'en suis arrivée au patinage artistique.

Etape 1 : Patinoire de l'Hôtel de Ville
Tu le sais peut-être, en hiver à Paris on a une patinoire à ciel ouvert devant l'Hôtel de Ville. L'entrée est gratuite, il faut juste louer les patins (5€, ça reste honnête). Du coup, un hiver, avec ma sainte femme de mère, on se dit "Tiens, allons patiner, ça fait des années" ! (Oui car malgré tout, je n'ai pas passé mon enfance assise sur mes fesses, j'allais à la patinoire quand j'étais petite, j'ai aussi fait du cheval et même un an de danse moderne-jazz, que veux-tu, on a des périodes de motivation dans la vie). Pour visualiser la scène, image une autruche qui aurait enfilé des patins. C'était un peu ridicule.

Je n'avais pas cette grâce aviaire.


Mais bizarrement, j'ai trouvé ça rigolo. Tellement rigolo que j'y suis retournée. Et retournée. Et tellement retournée qu'on m'a offert une vraie paire de patins à Noël (tu remarqueras que dans ma famille on soutient vachement les initiatives sportives). 

A gauche, les patins de location tout beurk.
A droite, les miens tout beaux. (et pas émoussés, mine de rien c'est utile,
même si à ce moment là je n'en savais rien).


Etape 2 : Les cours Débutants
Armée de mes patins blancs trop-classe-trop-beaux, j'avais l'air un peu idiote. C'est bien joli d'avoir l'équipement, ça ne sers pas à grand chose si on ne fait que des tours de patinoire, en marche avant. Donc, n'écoutant que mon courage, je me suis inscrite à des cours pour débutants, à la patinoire Pailleron. Me voici donc avec une dizaine d'autres personnes en train de pédaler dans la semoule (c'est une image). Mais finalement, à raison d'un cours d'environ 1h par semaine, ce qui reste très raisonnable pour une flemmasse comme moi, je commence à me débrouiller. Marche avant, marche arrière, croisés, slaloms...

Etape 3 : Le Patinage Artistique
Bon, au bout d'un an, je me rends compte que, outre l'effet comique du "ce soir je peux pas j'ai patinoire", j'aime vraiment ça. Je ne peux pas me l'expliquer, mais j'adore ça. Pour une flippée comme moi, qui n'aime ni la vitesse, ni les trucs dangereux ou tranchants, qui n'a aucun équilibre et pas de souplesse, c'est un comble. Surtout que c'est un sport carrément inutile, au contraire de la course ou même du tir à l'arc (qui peut être utile au cas où une guerre thermo-nucléaire nous laisse revenir à des vies plus simples). Il faut un matos spécifique, un lieu spécifique. Tu peux pas trop t'entraîner dans ton salon quoi. Mais je continue. Comme après l'année Débutants j'avais le choix entre Hockey et Artistique, et que je ne suis pas devenue complètement folle (sports d'équipe, tout ça), je pars du côté Holidays On Ice de la Force.
Et me voici donc depuis septembre en cours à essayer de faire de jolies arabesques sans me casser les dents,  pendant que les autres filles gracieuses et élancées font des trucs qui défient la physique gravitationnelle, ce qui me rappelle un peu les booms de 2nde où toutes les filles avaient déjà de la poitrine et pas moi, et je me disais "Mais comment font-elles ?". (Je te rassure, depuis la nature a repris ses droits, d'ailleurs je suis sûre que c'est pas un avantage pour l'aérodynamisme sur la glace).

J'apprends à faire ce genre de trucs.
Mais quand je le fais ça fait pas encore ça.
PEUT-ETRE parce que je n'ai pas la tenue à paillettes.
Et puis la patinoire c'est méga social, surtout pour une freelance qui travaille seule chez elle dans le noir 5 jours sur 7. OK, la plupart des échanges se limitent à "PARDON je sais pas bien freiner", mais bon, c'est déjà plus que ce que je partage avec ma boulangère.

Et il y a les Soirées On Ice, organisées par Born Bad Records. De la musique, des stroboscopes, du Red Bull en intraveineuse et des hipsters à moustache en patins. Ca reprend le 1er Novembre et ça va être CHOUETTE.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire