Les dimanches d'élections

J'aime bien les dimanches d'élections. Je ne suis pas spécialement militante, ni même très impliquée dans le débat citoyen, mais j'aime bien aller voter.

Déjà, j'ai un super pouvoir : je ne suis jamais inscrite pour voter là où j'habite. Grâce à une complexe interaction entre ma flemme administrative, ma volonté de voter et ma tendance à déménager tous les 2 ans, je m'inscris systématiquement sur les listes électorales 6 mois avant de changer d'arrondissement. Ce qui fait que je passe mon temps à retourner dans mes anciens quartiers pour voter. Et en fait j'aime bien ça.

Ce serait mieux s'il y avait de la musique dans les bureaux de vote, mais bon.

Avant, je retournais dans le quartier où mes potes de lycée et mes parents vivaient. Donc c'était l'occasion de se croiser le dimanche à la sortie des bureaux de vote. (Paris n'est pas si grand, je sais, mais bon, on ne se motive pas tous les dimanches à aller visiter la Porte d'Auteuil, donc autant grouper les activités). Enfin, je ne croisais pas mon père, parce que lui il va toujours voter dans l'arrondissement où il a grandit, comme quoi, on a des soucis dans la famille.

Mais on gère

Maintenant, je retourne voter à Montorgueil, où j'ai habité pendant 7 ans, et après avoir déposé mon bulletin, je me balade dans la rue en notant les nouvelles boutiques, la population locale qui ne change pas, je prend un verre à mon ancienne terrasse préférée, et je me demande comment j'ai fait pour vivre 7 ans dans un quartier où le coca coûte 6€. Ensuite, je rentre chez moi et j'allume une chaine d'info en direct, que je laisse tourner en bruit de fond pour ne pas rater des moments de grâce télévisuelle comme "Le candidat truc a voté dans son fief de machin à 9h46, il portait une écharpe jaune". Et puis les résultats tombent, et à chaque fois je vérifie là où j'ai voté et là où j'aurais du voter si j'avais refait mon inscription, au cas où ça me motivera soudain à faire les démarches que je sais pourtant que je ne ferais que trop tard.